TOP 20 des édifices audacieux à Montréal!

Depuis la révolution tranquille, chaque décennie fut marquée, à Montréal, par l’inauguration de nouveaux édifices plus audacieux les uns que les autres. Dans les années 60, la Place-des-Arts et son esplanade, la Place Ville-Marie en forme de croix, et les résidences modulaires d’Habitat 67 firent leur apparition. Dans les années 70, le stade et les pyramides olympiques transformèrent à jamais le paysage de l’est de la ville, sans oublier le pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM, qui intégra avec brio une partie de l’église Saint-Jacques. La tour rose de KPMG, avec ses oreilles blanches, et le grand atrium bleu de la Place Montréal-Trust marquèrent les esprits dans les années 80. Alors que dans les années 90, on découvrit les 51 étages du 1000 de la Gauchetière coiffant une patinoire intérieure, les passerelles souterraines du musée Pointe-à-Callière, et le nouveau pavillon Jean-Noël Desmarais du Musée des Beaux-Arts de Montréal. Mais les récessions successives de 2001 et de 2008-2009 semblèrent ralentir l’ardeur des promoteurs. De telle sorte qu’après l’agrandissement du Palais des Congrès en 2002, peu d’édifices audacieux se distinguèrent au début des années 2000…

Heureusement, après la dernière récession, les projets ont recommencé à se multiplier, à la faveur d’une économie florissante. Dans Oser l’architecture, le blogueur Carle Bernier-Genest a même identifié l’année 2013 comme étant un point de bascule important, avec l’inauguration du nouveau Planétarium, qui marqua le retour des constructions audacieuses. Depuis ce temps, on assiste à un raz-de-marée de constructions plus originales les unes que les autres: du jamais-vu. On joue avec les formes, les volumes, les couleurs. On intègre des technologies avancées. On vise des certifications environnementales sévères en recyclant les matériaux, en économisant les ressources naturelles, en réduisant la consommation d’énergie. On intègre mieux les nouveaux édifices à leur environnement immédiat, en tenant compte de l’histoire des lieux, de la topographie, du bâti existant. Parfois, ce sont des édifices historiques centenaires qui sont rénovés et agrandis de façon spectaculaire… Il en résulte des bâtiments magnifiques, exemplaires, lumineux.

Le blogue Mes Quartiers te présente aujourd’hui ses coups de coeur: vingt édifices parmi les plus audacieux à Montréal, tous construits au cours des 10 dernières années. Tu constateras alors que de 2012 à 2021, non seulement nos architectes n’ont pas chômé, mais on peut presque dire qu’ils ont été hyperactifs! Et le mouvement ne semble pas prêt de s’arrêter…

Bienvenue dans Mes Quartiers! Voici le Top 20 des édifices audacieux à Montréal, de Pierrefonds à Pointe-aux-Trembles:

clique sur la carte pour l’agrandir!

Les édifices audacieux sont présentés en ordre géographique, et non par mérite.

1) Bibliothèque de Pierrefonds (Pierrefonds, Montréal) – 2019

Depuis une décennie, le réseau des bibliothèques montréalaises vit une véritable révolution. Grâce à un ambitieux programme de rénovation, d’agrandissement et de construction mis en place en 2008, Montréal est en train de dépoussiérer complètement ses bibliothèques municipales, notamment celle de Pierrefonds. inaugurée en 2019.

Ses lignes contemporaines blanches et épurées n’ont rien à voir avec l’image qu’on se faisait jusqu’ici des petites bibliothèques de quartier.

D’immenses baies vitrées permettent à la lumière naturelle de remplir les lieux.

Des espaces de lecture sont dissimulés partout, dans les escaliers…

…et dans des recoins inattendus.

Ici, on peut lire un livre, assis dans les gradins, tout en jetant un oeil sur le boisé du Millénaire.

Alors que là, on peut le faire étendu sur le toit, tout en prenant un bain de soleil! C’est génial, non?

Des espaces de rencontre ont aussi été aménagés.

Des escaliers croisés permettent de transiter d’un étage à l’autre…

À l’étage supérieur, un écran dissimulé derrière une baie vitrée givrée diffuse des messages.

2) Bibliothèque du Boisé (Bois-Franc, Montréal) – 2013

Inaugurée six ans plus tôt, la bibliothèque du Boisé est un autre exemple marquant de cette révolution. Faisant partie de mon itinéraire pour découvrir le quartier Bois-Franc, on la trouve au bout d’un sentier diagonal traversant un grand bassin de rétention des eaux de pluie.

Un autre sentier, qui serpente sur une colline, ajoute à l’aspect naturel et presque sauvage des lieux.

Les architectes ont visiblement opté pour des lignes basses qui intègrent le bâtiment à son environnement naturel. Un large escalier en bois, muni de bancs publics, permet de monter au deuxième étage et de traverser le bâtiment sans entrer à l’intérieur.

En haut, un lanterneau sert d’échangeur thermique. Véritable bâtiment vert, la climatisation et la presque totalité du chauffage sont produits par géothermie.

Un coup d’oeil à travers la baie vitrée permet d’apercevoir l’atrium central autour duquel s’organisent les rayons de livres.

En poursuivant la traversée, on emprunte ensuite une longue passerelle en bois qui nous ramène doucement au sol.

Cette dernière constitue un des points d’entrée du boisé du parc Marcel-Laurin qui se trouve derrière.

On réalise alors à quel point la bibliothèque a été parfaitement intégrée à son environnement naturel. Grâce à l’omniprésence du bois comme matériau de construction, à l’escalier traversant qui constitue un accès au boisé, et à la large fenestration qui permet une continuité évidente entre les espaces intérieur et extérieur. Une belle réalisation qui a remporté de multiples prix, dont le Grand Prix d’excellence (2015) de l’Ordre des architectes du Québec!

par l’équipe Cardinal Hardy/Labonté Marcil/Éric Pelletier Architectes en consortium, SDK et associés inc., Leroux Beaudoin Hurens et associés inc

3) Complexe Sportif de Saint-Laurent (Bois-Franc, Montréal) – 2017

À côté de la bibliothèque du Boisé, deux étonnants volumes noir et blanc obliques émergent au fond d’un stationnement: c’est le Complexe Sportif de Saint-Laurent! Ce  dernier abrite un gymnase, un terrain de soccer et deux piscines.

Derrière, on trouve un terrain de soccer extérieur et une piste d’athlétisme. Les deux volumes de béton, de verre et d’acier représentent deux plaques tectoniques qui se rencontrent, dégageant une énergie qui rappelle celle des sportifs… Entre les deux, une rampe permet de traverser l’édifice en passant par le toit.

Le prisme, côté ouest, est particulièrement impressionnant! Ses angles inclinés et ses parois blanches resplendissent au soleil et découpent le ciel de façon magistrale.

En avant, une oeuvre de Mathieu Gaudet intitulée Les Environs présente sept monolithes inclinés qui donnent l’impression de tourner sur eux-mêmes. Leur inclinaison et leur double couleur rappellent les deux édifices du Complexe sportif.

Un bijou architectural audacieux signé Saucier + Perrotte Architectes et Hughes Condon Marler Architects.

4) Centre Culturel Notre-Dame-de-Grâce (NDG, Montréal) – 2016

Le Centre culturel Notre-Dame-de-Grâce mérite lui aussi une place dans ce Top. Ses panneaux rouges et gris…

…et ses longues bandes de briques font référence aux murs de briques qui caractérisent l’ensemble des édifices du secteur de Benny Farm où il prend place.

À l’intérieur, on trouve la bibliothèque du quartier et une palette de couleurs qui rend les lieux captivants et joyeux. Notamment un escalier orange…

…et un comptoir d’accueil vert.

En fait, on trouve de la couleur même dans les toilettes! 😉

Un large escalier a été aménagé de telle sorte que l’on peut s’y asseoir et utiliser nos appareils électroniques.

par Atelier Big City, Fichten Soiferman & associés, et L’OEUF architectes en consortium

Tu aimerais découvrir cette bibliothèque? Suis mon itinéraire qui fait le tour du quartier NDG! Il passe par là… 🙂

5) Lofts Irène (Saint-Henri, Montréal) – 2013

La base des Lofts Irène est constituée d’un immeuble de la Railway and Power Engineering Corporation Ltd, datant de 1938. Trois étages couverts de panneaux d’aluminium ont été ajoutés, créant une composition contemporaine originale, dont la partie supérieure donne une impression de légèreté, comparé à la lourdeur des briques de la base.

Le treillis métallique, qui cache les fenêtres, les balcons et les sortie d’air, sert d’écran solaire pouvant s’ouvrir pour laisser entrer davantage la lumière du jour.

Les persiennes, aléatoirement ouvertes et fermées par les résidents, donnent à ces lofts urbains une apparence sans cesse changeante.

Une belle réalisation de KANVA, l’équipe d’architectes qui a également travaillé sur le réaménagement spectaculaire du Biodôme!

Le nouveau Biodôme: une conception de KANVA et NEUF Architectes

6) YUL Centre-Ville, tours 1 et 2 (Concordia, Montréal) – 2021

Sur le boulevard René-Lévesque Ouest, deux tours resplendissantes de 38 étages sont sorties de terre ces dernières années: il s’agit du YUL centre-ville.

Ce qui les distinguent des autres est qu’elles se présentent comme une empilade d’immenses blocs décalés…

…ponctués par de multiples lignes blanches verticales et balcons horizontaux. L’ensemble crée un intrigant jeu de reliefs et de motifs visuels.

Au pied des tours, sur l’avenue Overdale, 17 maisons de ville contemporaines de 4 étages ont été ajoutées, comportant chacune un ascenseur privé, un garage souterrain et une terrasse sur le toit…

Mais ce n’est pas tout! À côté de celles-ci se trouve également la maison Louis-Hippolyte-La Fontaine, qui a été démontée pierre par pierre, restaurée, puis remontée afin de lui redonner l’aspect qu’elle avait en 1849! Un travail de restauration qui a pris cinq ans et qu’aucun propriétaire précédent n’avait eu l’audace de réaliser… Même les balcons ont été refaits en bois, comme à l’origine. Autour, 19 pommetiers ont été plantés pour rappeler le grand verger qui existait à l’époque.

Abandonnée pendant une trentaine d’années, la villa néoclassique où habita l’ancien premier ministre du Canada-Est a été sauvée de justesse, puisque la Ville de Montréal avait autorisé sa démolition en 1987! Aujourd’hui, elle peut continuer de témoigner de l’histoire de notre pays, au coeur d’un ensemble résidentiel audacieux…

Une intégration réussie qui rappelle la construction de la tour KPMG au centre-ville, à la fin des années 80. Il avait alors fallu édifier la tour rose et aménager son centre d’achats souterrain tout en conservant intacte la cathédrale Christ Church… Une intégration signée, dans les deux cas, par Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes!

La tour KPMG et la cathédrale Christ-Church

7) Four Saisons Hôtel et Résidences Montréal (Concordia, Montréal) – 2019

L’ancien Hôtel de la Montagne, au centre-ville, a été démoli et fait aujourd’hui place à une tour de 18 étages. Le Four Saisons Hôtel et Résidences comprend à la fois 169 chambres et 18 résidences privées. La division des fonctions se traduit par une rupture dans les volumes: l’espace résidentiel, qui débute au 14ième étage, se démarque par une façade convexe se déployant vers l’extérieur.

À la base, la tour intègre une boutique de luxe Holt Renfrez Ogilvy, dont la façade est enveloppée d’une grille de métal couleur champagne.

En s’approchant, on se rend compte que la grille est en relief!

Le reste de la façade présente une enveloppe en verre teinté gris cristal. Alors que les murs latéraux sont dotés de panneaux de granit qui reprennent jusqu’à un certain point les motifs des fenêtres. Sur tous les côtés, on remarque des brèches verticales occupées par des insertions de meneaux en aluminium doré.

Les 10 résidences privées orientées plein sud sont munies d’immenses terrasses couvertes avec foyer extérieur…

Enfin, petit détail pour les amateurs de street art: l’entrée du garage souterrain est décorée par une murale d’Ola Volo.

Les lecteurs qui ont parcouru mon article sur le Mile-End reconnaîtront le style de l’artiste, qui a aussi peint une immense murale au Champ des Possibles:

8) Arbora (Griffintown, Montréal) – 2020

Un tour d’horizon des édifices contemporains audacieux de la ville ne peut se faire sans passer par Griffintown. Les nouvelles constructions s’y multiplient, et contrairement à la croyance populaire, plusieurs d’entre-elles présentent un réel intérêt!

C’est notamment le cas du Arbora, un complexe de copropriétés, de maisons de ville et de logements situé sur la rue de la Montagne. Il s’agit en fait d’une des plus grandes structures faite de panneaux de bois massif lamellés-croisés au monde! Elle est solide, durable, écologique, et son bois provient de Chibougamau…

Mais, avouons-le: de l’extérieur, ce n’est pas la structure de bois du Arbora qui vole la vedette, mais plutôt ses balcons! Vitrés et triangulaires, ils resplendissent au soleil et sont devenus un repère facilement reconnaissable dans le quartier… De telle sorte que le Arbora surprend doublement: par sa conception structurale audacieuse misant sur le bois du Québec et par la façon dont il tranche l’espace avec ses pointes triangulaires!

9) Brickfields (Griffintown, Montréal) – 2018

À deux pas du Arbora, coin Wellington et de la Montagne, se trouve un autre édifice d’intérêt: le Brickfields!

Au premier coup d’oeil, il se présente comme trois volumes habilement empilés: une base en briques rouges, surmonté d’un volume de verre, lui-même coiffé d’une tour d’aluminium avec des insertions de baies vitrées et de loggias. Ces volumes correspondent aux trois fonctions de la tour, qui comprend à la fois des commerces, des bureaux et des unités résidentielles.

La base est constituée d’immeubles patrimoniaux qui ont été reconstruits dans le style qu’on leur connaissait dans les années 1850. Ces derniers retrouvent ainsi une apparence bien plus belle que celle qu’ils avaient ces dernières années, où ils étaient occupés par une brasserie aux murs de briques et de tôles grises…

Et que dire de la petite maison Keegan, adossée au Brickfields: la plus vieille de Griffintown! Construite autour de 1825, elle a été déménagée un peu plus loin en décembre 2015 afin de la sauvegarder, puis réintégrée au projet immobilier en 2017… Tout un défi, qui a nécessité la collaboration de nombreux intervenants! Le résultat est franchement convaincant…

…si on compare avec l’état dans lequel la maison se trouvait en 2012:

Elle est aujourd’hui devenue le hall d’entrée de la nouvelle tour.

10) École de Technologie Supérieure, Maison des Étudiants, pavillon E (ÉTS) (Griffintown, Montréal) – 2015

Notre tour de Griffintown ne s’arrête pas là! Une institution du quartier, incontournable, est en train d’y laisser sa marque architecturale: l’École de Technologie Supérieure. Cette dernière, qui est en train de développer un véritable campus, n’a pas choisi la facilité et la banalité au moment de concevoir ses pavillons. Nous pourrions parler de plusieurs d’entre-eux, mais celui que nous avons retenu pour ce Top, est la Maison des Étudiants!

Cette dernière s’est méritée de nombreux prix nationaux et internationaux de design et d’architecture. Ses angles vitrés simulent la glace fissurée, rappelant que sur ce terrain se trouvait autrefois un entrepôt où on taillait la glace coupée sur le fleuve.

D’ailleurs, on a choisi des couleurs blanches et cristallines pour le revêtement, ce qui rend la Maison particulièrement belle l’hiver, dans la neige!

À l’intérieur, des gradins en béton chauffés montent dans un atrium inondé de lumière naturelle…

…surplombé d’un plafond de lattes de merisier aux angles étonnants.

D’autres espaces de lecture et de rencontre ont été aménagés, comme cette niche rembourrée.

Une autre belle réalisation de Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes, qui compte également à son actif le YUL, la Grande Bibliothèque et la Maison du développement durable!

11) Grand Quai du Port de Montréal (Vieux-Montréal – secteur ouest, Montréal) – 2021

La jetée Alexandra du Vieux-Port a été entièrement refaite et inaugurée en 2018: on l’appelle maintenant le Grand Quai.

Le vieux terminal de croisière, qui était en décrépitude, a décidément pris un virage contemporain…

Un large escalier monumental permet de monter et d’atteindre…

…sa magnifique toiture fleurie percée de puits de lumière. Conçue par Les Toits Vertige, on y contemple l’ensemble du centre-ville!

Garnie de multiples bancs publics, elle donne l’occasion de s’asseoir pour regarder le musée Pointe-à-Callière…

…ou le vieux Silo no.5.

Le champ de fleurs de toutes les couleurs offre une mise en scène inusitée et spectaculaire des 354 blocs modulaires en béton d’Habitat 67… Une réalisation audacieuse qui aurait assurément fait partie de ce Top s’il avait été consacré aux édifices des années 60.

Une tour d’observation de 65 mètres est actuellement en construction. Elle devrait ouvrir au public en octobre 2021 et offrir une vue spectaculaire sur le Vieux-Port, le fleuve et la ville! La construction du Grand Quai sera alors terminée…

12) Bank (Vieux-Montréal – secteur ouest, Montréal)- 2012

Au 221 rue Saint-Jacques, dans le Vieux-Montréal, se trouve l’ancien siège social de la Banque Royale du Canada. Conçu en 1907 par l’architecte Howard Colton Stone, à l’époque où Montréal était la capitale économique du pays, l’édifice de style Beaux-Arts a été démoli en 1989 pour ne conserver que sa façade. Ensuite abandonné pendant plus de 20 ans suite à un projet de complexe hôtelier qui ne vit jamais le jour, il fut récupéré et habilement transformé en 43 unités résidentielles.

Le portique ionique, les colonnes et le fronton de marbre blanc ont été laissés tels quels. Même chose pour les belles têtes de lion.

En construisant la façade vitrée derrière, les balcons forment des loggias au milieu des vestiges!

À l’avant, le nouvel édifice apparait au-dessus de l’ancien, alors qu’à l’arrière, il est pleine hauteur.

Les quatre statues du sculpteur Henry Augustus Lukeman (1907) qui ornaient le fronton de la banque ont été retirées et données aux Archives nationales du Québec. Représentant l’Industrie, le Transport, l’Agriculture et la Pêche, elles sont aujourd’hui exposées dans l’édifice de la BaNQ, rue Viger.

13) Le Peterson (Quartier des Spectacles, Montréal) – 2017

Dans le Quartier des Spectacles, le Peterson est impossible à manquer! Haut de 34 étages, sa silhouette est unique…

Nommé en hommage au jazzman montréalais Oscar Peterson, il est entouré de spectaculaires balcons curvilignes.

Les courbes de ces derniers alternent et symbolisent les ondes musicales et le rythme du Quartier des Spectacles. Une conception architecturale de NEUF architectes, qui a aussi travaillé sur le réaménagement du Biodôme et sur le Nouveau CHUM.

Outre les courbes, un autre élément attire particulièrement l’attention. En effet, une terrasse munie d’un mur d’escalade de 10 mètres a été intégrée au 28ième étage! Sur cette terrasse se trouve aussi un bassin d’eau et un salon extérieur… Un espace conçu par le designer Bryon Patton.

14) Édifice Wilder Espace Danse (Quartier des Spectacles, Montréal) – 2017

Au sud du Peterson, on trouve l’édifice Wilder Espace Danse. Sa façade la plus connue est sans doute celle qui donne sur la place des Festivals, en plein coeur du Quartier des Spectacles…

L’édifice original de 1918, qui a été rénové et agrandi, ne parait presque plus derrière son nouveau mur-rideau de verre aux lignes contemporaines.

En regardant de plus près, on distingue assez bien la sérigraphie qui a été apposée sur le verre. La lumière naturelle pénètre abondamment dans l’édifice sans pour autant éblouir les occupants.

Ceci dit, c’est la façade ouest, donnant sur la rue de Bleury, qui révèle le mieux la complexité de l’ensemble immobilier. Afin de l’apprécier, il faut vraiment prendre le temps de s’arrêter sur le petit trottoir très passant du centre-ville. On dispose de beaucoup moins de recul que du côté de la place des Festivals, mais on aperçoit bien, au centre, l’édifice historique de style Beaux-Arts, originellement occupé par un fabricant de meubles. Puis, on constate que de nouveaux espaces ont été construits et ajoutés au nord et au sud. C’est dans ces derniers que se trouvent les salles de spectacle, de production et de diffusion des quatre organismes qui logent maintenant au Wilder: les Grands Ballets Canadiens de Montréal, Tangente, l’École de danse contemporaine de Montréal, et l’Agora de la danse.

Ces salles profitent d’espaces entièrement adaptés à leur réalité, ce qui aurait été impossible dans l’édifice historique, dont les dimensions restreintes étaient inadéquates. Ici, elles peuvent autant être inondées de lumière que mises à l’abri derrière un mur aveugle, selon les besoins.

Au final, le jeu des volumes, des couleurs et des textures donne à l’ensemble une complexité et une originalité étonnantes!

15) L’Îlot Balmoral (Quartier des Spectacles, Montréal) – 2018

Juste à côté se trouve un autre édifice qui mérite de se retrouver dans notre Top: l’Îlot Balmoral! Logeant notamment l’Office National du Film (ONF), il est en fait constitué de deux tours de 13 étages, reliées par un atrium et de multiples passerelles aériennes.

La faille oblique qui sépare les tours est soulignée à grand trait par un rouge vif éclatant qui fait référence au rouge utilisé partout dans le Quartier des Spectacles pour identifier les institutions culturelles. Il contraste assurément avec la couleur gris acier qui caractérise le reste de la façade de verre!

La faille laisse pénétrer la lumière naturelle au coeur de l’édifice et permet aux deux volumes d’exprimer des angles étonnants.

Depuis son inauguration, l’édifice semble avoir trouvé une place toute naturelle au sein du Quartier des Spectacles!

16) Carré des Arts (Village, Montréal) – 2021

Sid Lee architecture, qui a travaillé sur le Four Saisons Hôtel et Résidences que nous avons vu plus tôt, nous offre ici une deuxième réalisation audacieuse: le Carré des Arts!

Le bâtiment de cinq étages se trouve face au marché Saint-Jacques, dont il est séparé par une rue qui deviendra partiellement piétonne.

L’alternance entre les cubes en retrait et ceux en surplomb permet la création de balcons intimes à l’abri du regard des voisins.

Le résultat global, dans sa forme, rappelle vaguement Habitat 67. Sauf qu’ici, les cubes sont empilés de façon moins aléatoire et sont fenestrés du plancher au plafond, ce qui laisse entrer abondamment la lumière naturelle… Une caractéristique maintenant incontournable pour les nouvelles constructions!

Le Carré des Arts intègre aussi un bâtiment de briques rouges décoré de symboles de la paix. Ce dernier, construit en 1922, fut occupé par la Church of All Nations, puis converti en studio (1970-1972) où furent enregistrés les mythiques albums québécois Jaune (Jean-Pierre Ferland) et Lindbergh (Robert Charlebois). L’endroit servit ensuite de studio de montage et de mixage (1972-2014) pour plusieurs réalisateurs connus, notamment Denis Villeneuve (Un 32 août sur Terre et Maelstrom), Jean-Marc Vallée (Café de Flore et Dallas Buyers Club), Denys Arcand (Stardom) et Pierre Falardeau (Octobre)!

17) Bibliothèque Marc-Favreau (La Petite-Patrie, Montréal) – 2013

Les abords de la station de métro Rosemont ont beaucoup changé ces dernières années! Tu l’auras sûrement remarqué si tu as suivi mon itinéraire pour découvrir La Petite-Patrie… La bibliothèque Marc-Favreau, de toute beauté, y est pour quelque chose! Nommée en l’honneur du comédien qui jouait le personnage de Sol, ses parois vitrées reprennent les motifs en losange que l’on trouvait sur le costume de ce dernier…

À l’avant, on reconnait le personnage habilement reproduit sur une colonne…

Et à l’arrière, quelques mots de Sol sont gravés sur le pavé, au centre de la pelouse…

À l’intérieur, les lieux sont à la fois modernes et chaleureux. Les rayons de livres baignent dans la lumière du jour de même que le lierre qui grimpe…

Une sérigraphie a été réalisée sur le mur ouest, pour protéger les usagers des rayons du soleil, tellement ils sont intenses.

Dans l’espace pour enfants, on a multiplié les couleurs sur les murs et le plafond, réalisant un damier multicolore également repris dehors, dans le parc Luc-Durand.

Voilà la quatrième bibliothèque à s’inscrire dans notre Top 20! Plusieurs autres, qui verront le jour dans les prochaines années, ne manqueront pas d’intérêt non plus… Le blogue C’est toi ma Ville te les présente dans son article consacré aux bibliothèques du 21ième siècle!

18) École Baril (Hochelaga, Montréal) – 2017

Nous avons vu jusqu’ici plusieurs exemples réussis de construction et d’agrandissement de bibliothèques montréalaises dans ce Top. Eh bien ces dernières ne sont pas les seules à avoir profité d’investissements provinciaux: depuis 2019, le gouvernement du Québec a en effet annoncé des centaines de millions de dollars pour rénover et reconstruire les écoles.

L’école Baril, dans Hochelaga, a été la précurseure de ce vaste chantier. C’est suite à sa fermeture, en 2011, en raison de la présence de moisissures qui rendait les élèves et les enseignants malades, que fut lancé le débat sur la qualité de l’air dans les écoles québécoises, et sur l’état de décrépitude de plusieurs d’entre-elles.

L’école Baril est aujourd’hui un objet de fierté dans son quartier. Reconstruite avec une fenestration abondante, elle a tout de même conservé son portail original de 1910. Ce dernier s’élève maintenant à l’avant-plan de la nouvelle façade et un espace pour s’asseoir a été aménagé entre les deux.

Sur le coin sud-ouest, neuf colonnades multicolores évoquent notamment le jeu et la créativité des enfants  Il s’agit de Farandole, une oeuvre de Gil Pitre.

19) Planétarium Rio Tinto Alcan (Maisonneuve, Montréal) – 2013

Le nouveau planétarium montréalais a résolument pris un virage contemporain par rapport au précédent. Le corps principal du bâtiment s’élève à peine, discret. De part et d’autre, des cônes inclinés gris métallique resplendissent au soleil: ils abritent en fait deux dômes, où sont offerts des spectacles immersifs.

Comme la découverte du ciel étoilé se fait le plus souvent hors des milieux urbains, il était essentiel pour les architectes qui ont conçu ce petit bijou, que la nature y soit omniprésente. C’est pourquoi on a aménagé une cour intérieure avec jardin, de même qu’un toit vert.

On peut monter sur ce dernier par un large escalier. Entre les deux cônes, une vue inusitée s’offre sur la plus haute tour inclinée au monde!

par le consortium d’architectes Cardin Ramirez Julien & Associés Architectes + Aedifica

20) Habitations Sainte-Germaine-Cousin et CPE la Flûte Enchantée (Pointe-aux-Trembles, Montréal) – 2014

Ces dernières années, de plus en plus d’églises abandonnées sont transformées en résidences, musées, et projets de toutes sortes, qui leur confèrent une nouvelle vocation. Et ces projets sont souvent l’occasion de prouesses architecturales audacieuses! À Montréal, c’est le cas de l’église Sainte-Germaine-Cousin, convertie en Centre de la Petite-Enfance, auquel on a joint une résidence de personnes âgées.

En 2005, après avoir découvert de l’amiante dans l’église, cette dernière dut être fermée, 44 ans seulement après son inauguration. Le Conseil du Patrimoine de Montréal s’opposa ensuite courageusement à sa démolition, puisqu’elle représentait un ouvrage exceptionnel d’architecture moderniste, en plus d’être la première église de forme pyramidale à Montréal. La structure de béton et de verre de près de 20 mètres de haut fut donc conservée, mais désamiantée avec précaution… Des cloisons en angle furent ajoutées à l’intérieur pour fragmenter l’immense volume de la nef et créer des petits espaces cloisonnés et vitrés servant d’aires de jeux pour les enfants. L’espace central, lui, sert aujourd’hui de salle communautaire.

Dehors, on a évité de planter de nouveaux arbres qui auraient pu obstruer la perspective dégagée sur l’église. Le lien vers les nouvelles résidences construites autour a été judicieusement aménagé sur le seul côté de l’église qui n’est pas vitré…

Ces logements communautaires sont réservés aux personnes âgées et sont gérés par Bâtir son Quartier, un organisme sans but lucratif. Leur forme ondulée et leurs couleurs bleue et grise rappellent bien le Fleuve qui se trouve à un coin de rue

Une terrasse sur le toit permet d’avoir une vue spectaculaire sur l’ancien édifice religieux et son clocher circulaire. On voit d’ailleurs ici la croix d’acier de l’église surplomber les résidences:

La forme épurée et élancée de l’église se combine étonnamment bien à la courbe sinueuse des résidences, donnant à l’ensemble une facture contemporaine surprenante et unique à Montréal! Un concept architectural signé Rayside Labossière.

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C’est ainsi que se termine mon Top 20 des édifices audacieux des 10 dernières années à Montréal! Plusieurs autres auraient pu être mentionnés… Le seul secteur des églises transformées comprend plein de réalisations surprenantes, comme en témoigne mon article complet consacré aux 15 plus belles églises converties. Et que dire des églises contemporaines qui, à leur époque, ont également témoigné d’une incroyable audace architecturale? Les 10 plus belles à Montréal sont ICI.

Le blogue Mes Quartiers te propose le meilleur de Montréal, dans une foule de Tops de toutes sortes. Et aussi des itinéraires, remplis de photos, à suivre à pied pour découvrir les différents quartiers, même les moins touristiques. De quoi t’occuper pendant des mois! Plusieurs de mes lectrices et lecteurs se sont d’ailleurs lancé le défi de faire le tour de la ville, quartier par quartier, en suivant mes itinéraires. En quête de rues inconnues, des plus beaux parcs, des plus belles sculptures, fontaines et places publiques. Un projet fou qui changera complètement leur vision de Montréal, en les amenant dans des secteurs dont ils ne soupçonnaient parfois même pas l’existence! Te lanceras-tu toi aussi? 😉

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Bonne découverte, et à bientôt! 🙂

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